Annie Ernaux sait trouver les mots pour plonger au plus profond de soi-même. Dans une passion simple, elle décrit comment la narratrice est envahie par la passion et le désir d'un homme, d'un homme insaisissable, marié, certainement diplomate, assurément beau, trop beau peut-être.
Pendant deux ans le monde social va se vider des autres, la narratrice renonce à des vacances, à des soirées, houspille son directeur qui veut lui donner plus de travail, elle demande à ses deux garçons de partir du domicile si son amant doit passer.
Toute la vie d'une femme devient attente, attente de cet homme furtif, dont elle aime les étreintes. Une écriture au cordeau, à hauteur de femme, pas d'effet de style mais des phrases qui font mouche et peuvent raisonner en nous :
"Je n'étais plus que le temps passant à travers moi. (...) Faire l'amour à en tituber de fatigue, comme si c'était la dernière fois. (...)
Quand j'étais enfant, le luxe, c'était pour moi des manteaux de fourrure, les robes et les villas au bord de mer. Plus tard, j'ai cru que c'était mener une vie d'intellectuel. ll me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou pour une femme".
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